Yann et Rocket Queen

Qui es-tu ? Quelle est ta pratique, ton terrain de jeu ?

Je suis la part enflammée de Yann, la part enfant, la part spontanée, joueuse, taquine. La part virile dopée à la testostérone aussi. J’aime me défoncer pendant une heure ou deux, sentir mes jambes délivrer toute leur puissance, faisant fi de l’acide lactique. J’aime jouer, glisser, sauter, utiliser les accidents de terrain comme autant d’occasions de travailler ma technique en m’amusant. Quant au terrain de jeu autour de la maison ; c’est plutôt sec et rocailleux dans l’ensemble mais en cherchant bien on trouve quelques belles pistes sur lesquelles on peut vraiment rouler.

Parle nous un peu de ton vélo

Rocket Queen est à mon sens un véritable monster-cross, l’un des rares véritables monster-cross. Parce que beaucoup ont perdu le cross au passage à monster. Ce cross qui vient de cyclo-cross est bourré d’énergie. Le vélo de cyclo-cross est un vélo de compétition nerveux et agile. Pas forcément conçu pour les terrains qu’il affronte (s’il n’y avait pas toutes ces limitations réglementaires, je doute que le vélo de CX ressemblerait à ça…) mais qui fait au mieux pour glisser dans l’herbe et la boue, sauter les planches et autres conneries de grand gamin… Il est en ce sens bien moins sage que son cousin le gravel, plus enclin à manger du mile sur les gravel roads américaines qu’à vraiment taquiner du chemin.
Rocket Queen sera bien évidemment qualifiée par beaucoup de gravel, mais ce n’en est pas un. Rocket Queen (en référence au titre ultra provocateur des Guns ‘n Roses) est une bombe sexuelle sur roues. Elle est provocatrice au possible et donne envie de bondir dessus. Elle est la reine des superlatifs et elle l’assume !!!
Rocket Queen n’est pas une machine de compétition. Elle n’est probablement pas la plus performante au chrono. C’est une machine à plaisir pour pilote fougueux à qui elle rendra en pure jouissance l’énergie qu’il aura su lui transmettre.

Quel format de roues ?

Les roues de 29 pouces peuvent paraître grandes pour un vélo qui a vocation à être une bombe de nervosité. Pourtant dès qu’on les confronte aux chemins un tant soit peu rocailleux qui environnent l’atelier, elles offrent un bien meilleur roulage que des roues plus petites. Ne pas ralentir sur les cailloux c’est utiliser son énergie pour rouler plus vite. Rocket Queen accepte des pneus jusqu’à 2,35 de section,ce qui est franchement imposant dans la catégorie. Les essais réalisés sur la Bomba et la Bombera avec des pneus plus étroits montrent une perte d’efficacité et de plaisir passées les premières minutes et leur débauche d’énergie. Mais qui peut le plus peut le moins…
Le moyeu arrière en 120mm (en fait un 135mm de VTT dont le corps de roue libre a été raccourci) permet un rayonnage symétrique de la roue pour un maximum de rigidité latérale et offre un bon dégagement des bases que les talons ne viendront pas impacter malgré un Q factor très faible.

Quelle géométrie ?

Partant de ces grandes roues et du guidon de gravel, impératif pour le programme pour procurer un maximum de sensations de pilotage et pour pouvoir tout donner en danseuse, il fallait réduire au maximum les bases pour donner à la demoiselle le peps qu’elle revendique. Avec des bases de 380 au minimum en pneus de 2.0 (390 en pneus de 2.35), le but est atteint. Même les vélos de piste ne descendent pas aussi bas ! Ces bases ultra courtes donnent à Rocket Queen son tempérament joueur. Elles l’autorisent à sauter le moindre obstacle venu, rendent la direction très légère, mais offrent également un confort surprenant dans les sections les plus cassantes en soulageant la roue avant qui impacte les obstacles nettement moins violemment.

Pourquoi le singlespeed ?

En fait Rocket Queen est née du singlespeed. Avec la Bombera j’avais trouvé tout ce que je cherchais dans le domaine du gravel : la géométrie ludique, le confort, l’efficacité, une belle ligne… Elle avait juste dix vitesses de trop pour coller avec ce tempérament de feu ! A l’instant où j’ai compris cela, Rocket Queen est née…
Rocket Queen est une machine à débrancher le cerveau. Des vitesses, c’est des questions en trop ! Le singlespeed c’est surtout beaucoup de plaisir et une communion avec le terrain. Parfois il faut tourner les jambes comme un fou, d’autres fois appuyer sur les pédales à s’en exploser les quadriceps. C’est aussi un rendement inégalé. C’est également une pureté de ligne qui donne au vélo tout son sex appeal.
Enfin, c’est aussi le vélo de l’enfant joueur. Il avait combien de vitesses votre premier vélo ? Bref Rocket Queen ne pouvait admettre plus d’une vitesse. CQFD !

Le commentaire de Yann :

Je vous laisse, Rocket Queen m’attend pour deux heures de plaisir…