Yann et Laure – saison 1

Qui es-tu ? Quelle est ta pratique, ton terrain de jeu ?

Je suis la part posée et pragmatique de Yann. La part qui a besoin d’un vélo fiable, pas forcément fun mais qui fait le job au quotidien. La part qui n’est pas prête à accepter les petits détails qui clochent et les réglages de dernière minute comme prix à payer d’un vélo ludique et performant, mais pointu et exigeant.

Parle-nous un peu de ton vélo.

La belle bicyclette que voici se prénomme Laure. Pourquoi Laure ? Parce que je ne vois vraiment aucune raison valable justifiant de ne pas rouler sur Laure ! (merci Claude pour ce beau jeu de mots !). J’ai donc décidé de jouer une fois de plus l’alchimiste et de faire apparaître Laure en transformant l’acier.
En fait la bicyclette que vous voyez ici n’existe plus sous cette forme puisqu’elle a été remaniée en profondeur (voir saison 2). Mais il me semblait intéressant de la présenter dans cette ancienne version.
Laure a pour vocation première d’être mon vélo quotidien : vélo utilitaire, vélotaf… Mais elle a plus d’une corde à son arc. En fait c’est un vrai caméléon qui peut se transformer en quelques minutes en baroudeuse des sentiers, un joujou singlespeed et je ne sais quoi encore :
– Laure a été inaugurée par Sophie sur l’Italy Divide 2017, une compétition tout terrain non-stop de 900km. Elle était alors équipée d’un dérailleur arrière et de pneus VTT de 29×2,2.
– C’est ensuite Jieff (Monsieur Les Manufactureurs, qui joue un rôle important dans la communication de Salamandre) au SSFR 2017, cette fois dans une configuration 27,5 x 2,8 singlespeed.
– Dans sa configuration standard (27,5 x 2,45 route), elle m’a accompagné au quotidien pendant un peu plus de deux ans (majoritairement en Rohloff mais parfois en singlespeed) mais également sur le Téléphone Tour (1500km en 7 jour en reliant les cinq départements de mon numéro de téléphone)
– Elle m’a servi de base pour comprendre vers quoi m’orienter dans le domaine du gravel-monster cross dans diverses configurations tout terrain (Rohloff 27,5+, dérailleur 29×2,35)
– j’en oublie probablement…

Pourquoi as-tu choisi ce type de vélo ?

J’ai besoin au quotidien d’un vélo confortable et sans souci, un vélo que je prends et dont je sais qu’il fonctionnera. Pour cela 4 éléments clé : le moyeu Rohloff, un éclairage dynamo autonome, des pneus anti crevaison et des freins à disque (sous la pluie des patins de frein se ruinent en quelques trajets et mettent du noir partout).
J’apprécie aussi beaucoup la diversité des positions offerte par ces cintres dérivés des cintres de route. Enfin, même si je ne le ferai peut être jamais, j’aime l’idée de pouvoir décider sur un coup de tête de partir en voyage, que ce soit sur route ou dans les sentiers avec un vélo prévu pour ça tout en étant celui auquel je suis habitué au quotidien.
De manière générale, je ne suis pas adepte des vélos « couteau-suisse » qui peuvent, en changeant quelques pièces, passer d’une configuration à une autre. Dans le cas de Laure, je trouve ça cohérent car la conversion tout terrain n’est prévue que rarement. Ce n’est pas un vélo que je veux utiliser en tout-terrain le week-end et sur route la semaine (dans ces cas là on fait la conversion une fois, deux fois, et ensuite on oublie…). L’idée est vraiment de changer de configuration pour un usage exceptionnel qui justifie d’y consacrer une heure de travail, d’autant plus que le changement de pneu, surtout avec les montages tubeless, n’est pas l’opération la plus rapide.

Pourquoi as-tu choisi ce format de roues ?

En fait, j’ai choisi plusieurs formats de roues. Mais qu’il s’agisse de la configuration utilitaire ou baroudeuse, les pneus sont de toute manière plus larges que la moyenne.
La taille de 27.5 pouces s’est imposée principalement pour le choix de pneus VTT de 2.0 à 4.0 pouces et la disponibilité de pneus larges à profil route. Ce diamètre ne serait pas un bon choix pour un tour du Monde (le 26 pouces est nettement plus facile à trouver) mais cela n’entre pas dans le cahier des charges de Laure. Et le cas échéant, il serait toujours possible de monter des roues en 28 pouces (le standard 28 pouces, aussi appelé couramment 29 pouces en VTT ou 700c sur la route, n’est pas aussi courant que le 26 pouces mais nettement plus que le 27,5, aussi appelé 650b).
Version baroudeuse : un pneu de 2.8 pouces à l’arrière, au-delà, cela ajoutait des contraintes de conception au cadre et parce que cette section offre un bon compromis roulage / confort. Un pneu de 3.0 à 3.8 à l’avant parce que le confort est primordial sur la durée et que sur la roue non motrice, il ne pénalise en rien l’efficacité.
Version utilitaire : de gros pneus Schwalbe Super Moto X en 2.4, tolérants au chargement même quand on a oublié de les regonfler, protégés contre les crevaisons et très confortables.
Les jantes de 35mm entre crochets permettent de faire travailler correctement ces deux modèles de pneu en montage tubeless.

Pourquoi as-tu choisi ce type de transmission ?

Pour un usage quotidien, le moyeu Rohloff s’est imposé par sa fiabilité et son entretien minimal. Frédéric en a déjà parlé au sujet du fantôme et je ne vais pas m’étendre à nouveau dessus. En revanche il ne permet pas de changer de roues facilement. Pas que les roues soient difficiles à démonter, mais le moyeu est cher. Donc en acheter plusieurs… Comme le changement de configuration n’est pas prévu de manière fréquente, le choix d’une jante pouvant accepter les deux types de pneus a été fait.

Le commentaire de Yann :

Laure, dans sa première version, était un cocktail de tous ces ingrédients qui a eu à subir mes caprices et exigences du quotidien dans l’indifférence que l’on accorde si vite à ceux qui partagent nos journées. Elle a, depuis, subi un profond lifting qui l’a rendue tout autre. La suite dans la saison 2…